« Nous souhaitons faire bouger les lignes du transport maritime. » - Alice de Cointet, Directrice Opérationelle adjointe chez Windcoop

Publiée le 06.06.2023

Windcoop, première compagnie maritime bas-carbone structurée en SCIC, revient avec FAIR sur ses ambitions et son développement. L’occasion de parler levée de fonds citoyenne et projet solidaire.

  1. 1. Bonjour Windcoop, et bienvenue dans le collectif FAIR ! On est un peu curieux ici… Pourriez-vous nous en dire plus sur votre structure ?

Nous avons créé Windcoop il y a un an. C’est la première compagnie maritime bas-carbone organisée en coopérative. Structuré en SCIC (Société coopérative d'intérêt collectif), nous proposons à chacun, particuliers, entreprises et collectivités, de devenir sociétaire de Windcoop. Nous souhaitons profondément faire bouger les lignes du transport maritime tant au niveau écologique, que social et environnemental. On peut donc dire que Windcoop est un projet militant.

Aujourd’hui le transport maritime de marchandises représente 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.  En proposant des bateaux naviguant principalement à la voile, nous optons pour une énergie propre, gratuite et inépuisable.

Notre premier porte-conteneurs rentrera en construction en fin d’année. Notre ambition est qu’il soit détenu par une foule d’armateurs désireux d’accélérer la transition du transport maritime. D’une longueur de 89 mètres, il sera conçu pour contenir 100 conteneurs EVP (équivalent vingt pieds), soit 1 400 tonnes de marchandises transportées par trajet. Notre cargo à voiles emportera également 12 passagers à une vitesse cible de 8 nœuds. Nous ouvrirons notre première ligne entre la France et Madagascar en 2025-2026 la seule ligne directe entre les deux pays, et prévoyons un minimum de 5 rotations, ce qui représente un total de 14 000 tonnes de marchandises transportées par an.

 

  1. 2. Pourquoi avoir souhaité rejoindre le collectif FAIR ? Que pensez-vous qu’on puisse vous apporter ?

Le modèle économique d’une SCIC permet de nous engager au niveau financier. Comme toute coopérative, nous conservons au moins 57,5% des bénéfices au sein de réserves et limitons la distribution des dividendes : notre objectif est donc de réussir la transition en réinvestissant et en pérennisant l’entreprise, sans enrichissement personnel. Par ailleurs, en plus des investisseurs solidaires que nous sommes allés chercher, nous avons décidé de collecter une partie de notre capital via une levée de fonds citoyenne, en proposant à chacun·e d’investir dans Windcoop en parts sociales (d’une valeur de 100€). C’est un moyen pour tout citoyen d’investir et d’épargner son argent dans un projet solidaire, et de participer à la gouvernance de la coopérative.

Il nous est apparu évident de rejoindre l’association FAIR qui prône une finance au service du projet et des hommes, vision que nous partageons entièrement. Rejoindre le collectif FAIR, c’est appartenir à une communauté qui s’engage pour le bien commun, c’est trouver un espace d’échanges entre pairs, et partager nos bonnes pratiques. Nous souhaitons proposer une épargne solidaire tant que notre projet existera, et ainsi profiter de l’expertise d’un tel réseau afin de nous aider à aller plus loin !

 

  1. 3. Après avoir réussi à lever près de 5M d’€ de fonds, quels sont vos prochains objectifs ?

Après seulement un an, nous avons déjà plus de 1 160 sociétaires, ou « co-armateurs », qui nous ont rejoint. Nous avons lancé notre appel d’offres aux chantiers il y a quelques semaines. Les échanges vont bon train, nous étudions les différentes propositions. Nous serons en mesure d’annoncer le chantier qui construira notre navire au début de l’automne. Notre levée de fonds avance : en un peu plus d'un an, nous avons levé près de 5 millions d’euros, et c’est une belle performance. De manière générale, nous sommes ravis de l’enthousiasme que suscite notre projet. C’est un projet qui rassemble !

Ce premier cargo sera le premier d’une longue série. À terme, nous voulons développer une flotte de navires pour proposer une réelle alternative bas-carbone répondant aux objectifs de décarbonation imposés par l’OMI - l’Organisation maritime internationale - et aux enjeux du transport international.

Nous avons aussi pour objectif d’ouvrir d’autres lignes maritimes qui s’adaptent aux besoins de nos clients. Notre seconde ligne sera transatlantique, un grand classique depuis l’Europe. Pour l’instant, le choix des ports de destination n’est pas arrêté, mais le sera très prochainement à la suite d’échanges commerciaux que nous avons déjà commencés à établir.

Premier porte-conteneurs Windcoop qui rentrera en construction au début de l'année prochaine.

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