3 questions à Frédéric Tiberghien, Président de FAIR

Publiée le 05.04.2024

Ce mois-ci, c'est à notre président, Frédéric Tiberghien, que nous donnons la parole. Son mandat touchant à sa fin, nous revenons avec lui sur les défis à venir pour FAIR et la finance solidaire, ainsi que sur les sujets qui lui tiennent à coeur. 

Bonjour Frédéric, le mois prochain est un mois important pour notre association. En effet, nous élirons lors de la prochaine assemblée générale un tout nouveau conseil d'administration.

Il est encore temps de postuler pour celles et ceux qui souhaitent s'investir au cœur de notre collectif.

 

Qu'est-ce que vous souhaiteriez dire aux candidats à votre succession et à ceux qui hésitent encore à postuler ?

Nos statuts prévoient que l’organisation de l’élection doit être supervisée par un Comité de Nomination, notamment chargé de veiller sur le caractère équilibré et représentatif des candidats issus du Premier collège, dont la parité homme/femme. Cette mission est importante car le nombre de nos membres, près de 150, a significativement augmenté depuis la fusion de 2021.

Pour la première fois, nous avons organisé un dépôt de candidatures en 2 étapes, afin que le Comité de Nomination puisse signaler aux membres les éventuels déséquilibres résultant des candidatures reçues fin avril et rouvrir celles-ci pour pouvoir y remédier lors du vote en assemblée générale le 16 mai 2024. Le Comité de Nomination ayant proposé au conseil d’administration du 28 mars de rouvrir les candidatures pour mieux équilibrer le futur conseil, je ne peux qu’encourager de nouveaux candidats ou candidates à se présenter pour combler les lacunes identifiées par le Comité.

Je relève néanmoins d’ores et déjà une bonne nouvelle : alors que nous pouvions mieux faire en termes de respect de parité lors de l’élection de 2021, nous avons d’ores et déjà atteint un bon équilibre dans les candidatures reçues.

 

Selon vous, quels sont les principaux défis à relever pour la personne qui vous succèdera ?

Clairvoyante et bien au courant de nos problématiques, cette personne dressera par elle-même le bilan des dernières années et en tirera les conséquences qu’elle jugera nécessaires.

Ses défis seront multiples :

  • mettre en œuvre le nouveau plan stratégique ;
  • maintenir la gouvernance participative et consensuelle entre nos différentes catégories de membres dont la diversité s’accroît ;
  • rester à l’écoute des aspirations des membres et de veiller à leur implication dans nos travaux ;
  • être attentif aux grandes évolutions de la finance (réglementation européenne sur le reporting, l’information des épargnants, la classification des fonds, les travaux internationaux sur la triple comptabilité, les conséquences de l’IA sur la gestion des fonds d’investissement, l'avenir de la taxonomie sociale européenne…).

Tout cela dans le but que FAIR continue à mener la course en tête pour rénover la finance de l’intérieur, s’inscrire dans la continuité de la vision de nos fondateurs et du rôle des acteurs de la société civile en matière d’innovation financière.

 

Il vous reste encore quelques chantiers qui vous tiennent à cœur comme le rehaussement des taux de solidarité dans les fonds solidaires ou bien l’avis du CSESS au sujet de l'agrément ESUS. Dites-nous en plus !

Au-delà de ces deux chantiers qu’il faut accompagner parce qu’ils concernent le cœur de la finance solidaire mais dont nous ne sommes pas les initiateurs, il en subsiste de nombreux dont les suivants que j’énumère dans le désordre :

  • la rénovation de l’épargne de partage compte tenu des défis que nous pose à terme la monnaie électronique et l’atténuation de la frontière entre épargne et moyens de paiement avec l’apparition de nouvelles formes de don (sur les plateformes de crowdfunding, les arrondis sur facture ou de salaire…) ;
  • la mise sur pied d’une offre de formation pour aider les équipes de marketing et commerciales des banques et compagnies d’assurance à mieux connaitre les produits financiers solidaires et à impact social et à les prescrire auprès des épargnants ;
  • promouvoir un label européen de la finance à impact social en concertation avec nos homologues européens, dans la droite ligne des travaux qui avaient été engagés en 2012 avec l’étude Fineurosol ;
  • promouvoir, dans le cadre de notre partenariat avec l’AFD et en s’appuyant sur des acteurs locaux, la mise en place d’écosystèmes susceptibles de développer la finance à impact social dans les pays du Sud, particulièrement francophones ;
  • rappeler régulièrement l’intérêt de recourir à des contrats à impact social pour tenter de résoudre, par des innovations de rupture, les limites ou échecs des politiques publiques dans de nombreux domaines (illétrisme ; prévention des maladies ; régime alimentaire des jeunes ; alternatives à la prison ; nouvelles formes d’habitat…) ;
  • la plus grande implication des investisseurs institutionnels dans la finance à impact social.

La liste est longue de tout ce que nous pourrions ou devrions faire mais il faut tenir compte de nos ressources et de nos priorités telles qu’elles ont été formulées dans le plan stratégique 2024-2027.

Je voudrais surtout remercier toutes celles et tous ceux grâce à qui nous avons pu autant progresser au cours des dernières années. C’est une œuvre collective partagée et dont nous pouvons, ensemble, nous féliciter.

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